Appel à communications

Appel à communications pour le colloque

Histoire, théorie et pratique des nouveaux usages des collections

Responsable Mélanie Boucher ; Coresponsable Johanne Lamoureux ; Responsable de la logistique Marie-Ève Marchand

 

 

Congrès de l’ACFAS, UQO, 30 et 31 mai 2019 (No. 46236)

Les « nouveaux usages des collections » regroupent un ensemble de pratiques muséales qui ont vu le jour isolément depuis la fin des années 1960 et qui, avec le tournant du millénaire et le retour réflexif aux collections, se sont multipliés au sein des musées d’art. Ces usages forment une constellation de stratégies ayant un véritable impact sur les types d’œuvres acquises, les modalités d’acquisition, les pratiques de conservation et les mises en valeur des collections qui sont envisagées par les musées. Ils en sont venus à transformer la nature du travail muséal et à décupler les possibilités de présentations en salles et en ligne. Ces nouveaux usages dynamisent aussi bien les collections contemporaines que les collections historiques qui, jusqu’à récemment, demeuraient associées par le public à la pérennité des expositions permanentes.

Ce colloque considère, sous des perspectives théoriques, historiques et pratiques, la diversité des manifestations de ces nouveaux usages dans le but de contribuer à la revalorisation des collections au sein du musée d’art, d’étudier les nouveaux savoirs qu’ils engagent, d’analyser leurs conditions d’émergence et leurs conséquences pour la dimension patrimoniale des collections, tout en amorçant une réflexion sur l’ouverture des collections et la diffusion des connaissances qu’impose le tournant numérique. Le colloque s’inscrit dans le cadre des travaux du groupe de recherche et réflexion CIÉCO : Collections et impératif évènementiel/The Convulsive Collections réalisés sous la direction de Johanne Lamoureux. Entre 2014 et 2018, CIÉCO a notamment relevé l’apport des architectures spectaculaires des musées, des procédés de singularisation des œuvres (LAMOUREUX 2017) et de la performance (FRASER 2016/2017) aux nouveaux usages. Le groupe de recherche a pu démontrer que les « cartes blanches » octroyées aux artistes et, dans une moindre mesure, aux célébrités étaient le principal usage évènementiel des collections des musées d’art à avoir fait l’objet de recherches soutenues (BOUCHER 2018 ; LAMOUREUX 2018). En 2019, l’équipe élargie de chercheur.e.s et de partenaires muséaux étend le champ de ses recherches au-delà de la dimension évènementielle pour examiner l’ensemble des nouveaux usages des collections.

Ce colloque invite donc les chercheur.e.s, leurs étudiant.e.s, les professionnel.e.s de musées et les créateur.trice.s à soumettre une proposition de communication en lien avec les nouveaux usages des collections à partir d’études de cas québécois, canadiens ou internationaux qui permettront de développer un ou plusieurs des aspects suivants :

– Élargissement des types d’œuvres traditionnellement acquises ;

– Acquisition de documents, de protocoles, de données ou de matériel technique pour reconstituer les œuvres de collections (BÉNICHOU 2015) ;

– Refonte des protocoles d’acquisition, de documentation et de conservation à l’ère du numérique;

– Acquisitions conjointes et leurs conséquences pratiques ;

– Mises à vue des réserves ;

– Montée en puissance des questions d’aliénation ;

– Nouveaux enjeux autour de la provenance – spoliations de guerre, trafics d’œuvres, appropriation du patrimoine autochtone (FEIGENBAUM 2013 ; GREENBERG 2010) ;

– Nouvelles modalités de mises en circulation des œuvres de collections (HASKELL 2002) ;

– Élaboration de modèles numériques de mise en ligne des collections – libre accès, appropriations photographiques par le public, modélisations 3D d’expositions historiques de collections (CASEMAJOR-LOUSTAU 2012 ; GREENBERG 2012 ; LANGLOIS 2015) ;

– Accélération des redéploiements des expositions permanentes ;

– Expographies délaissant les grands récits au profit de découpages thématiques, interartiaux, transpériodiques ou anachroniques qui misent sur la valeur de choc de certains rapprochements (BEAL 2016 ; BISHOP 2013 ; CHAMPION 2011) ;

– Délégation des responsabilités curatoriales à des spécialistes d’autres domaines ou à des citoyens (GLICENSTEIN 2015) ;

– Interventions d’artistes dans les collections (BAWIN 2014 ; CHEVALIER 2016 ; FRASER 2016 ; PUTNAM 2002) ;

– Manifestations ponctuelles artistiques ou culturelles dans les expositions de collections ;

– Restaurations in situ dans les expositions permanentes.

 

Nous vous invitons à envoyer un titre (180 caractères maximum, espaces comprises) et un résumé de votre proposition (1500 caractères maximum, espaces comprises) de même qu’une notice biographique à marie-eve.marchand.2@umontreal.ca avant le 25 février 2019.

 

DATES À RETENIR:

Date limite d’envoi des propositions : 25 février 2019 ;

Date limite pour bénéficier du tarif préférentiel d’inscription au congrès : 28 avril 2019.

Pour en savoir plus sur le 87e Congrès de l’Acfas : https://www.acfas.ca/evenements/congres/87congres

 

 

Bibliographie citée

BAWIN, J. (2014). L’artiste commissaire : entre posture critique, jeu créatif et valeur ajoutée. Paris : Éditions des archives contemporaines.

BEAL, G. (2016). « What’s the Big Idea? Rethinking the Permanent Collection ». Dans HOLO, S., et Á. MARI-TERE (dir.). Remix: Changing Conversations in Museums of the Americas. Oakland : University of California Press, p. 172-179.

BÉNICHOU, A. (dir.). (2015). Recréer : mémoires et transmissions des œuvres performatives et chorégraphiques contemporaines. Dijon : Les Presses du Réel, coll. : « Nouvelles scènes ».

BISHOP, C. (2013). Radical Museology, or What’s Contemporary in Museums of Contemporary Art?. Londres : Koenig Books.

BOUCHER, M., et G. CHEVALIER (dir.). (2018). Dossier « La carte blanche dans les collections : une stratégie évènementielle ». Muséologies. Les cahiers d’études supérieures, vol. 9, no 2.

CASEMAJOR-LOUSTAU, N. (2012). « La participation culturelle sur Internet. Encadrement et appropriations transgressives du patrimoine numérisé ». Communication & Langages, no 171, p. 81-98.

CHAMPION, A. (2011). « Expositions des collections, turbulences dans les musées d’art moderne ». Marges, no 12, p. 36-50.

CHEVALIER, G. (2016). « Raid the Icebox 1 with Andy Warhol et la critique institutionnelle. L’origine de la carte blanche ». Marges, no 22, p. 136-153.

FEIGENBAUM, G., et I. REIST (dir.). (2013). Provenance: An Alternate History of Art. Los Angeles : Getty Publications, coll. : « Issues & Debates ».

FRASER, M. (2016). « Les collections muséales, entre histoire et contemporanéité : Mona Hatoum à la fondation Querini Stampalia ». Dans BAWIN, J., et F. MAIRESSE (dir.). Culture & Musées, no 27, p. 23-41.

FRASER, M., et F.-A. DUBÉ-MOREAU. (Hiver 2016/printemps 2017). « Performer la collection. Comment le reenactement performe-t-il ce qu’il recrée ? ». Dans BÉNICHOU, A. (dir.). Intermédialités, nos 28-29 <doi:107202/1041088ar>

GLICENSTEIN, J. (2009). L’invention du curateur : mutations dans l’art contemporain. Paris : PUF.

GREENBERG, R. (2012). « Archival Remembering Exhibitions ». Journal of Curatorial Studies, nos 1-2, p. 159-177.

GREENBERG, R. (2010). « Restitution Exhibition: Issues of Ethnic Identity and Art ». Intermédialités, no 15, p. 105-117.

HASKELL, F. (2002). Le musée éphémère : les maîtres anciens et l’essor des expositions. Paris : Gallimard, coll. : « Bibliothèque des histoires ».  

LAMOUREUX, J. (2018). « The collection Turned Image: Expanding Media Through Collection-Based Commissions ». Dans FORTI, M., et A. MAURO (dir.).  In piena luce. Nove fotografi interpretano i Musei Vaticani. Rome et Milan : Musei Vaticani et Contrasto.

LAMOUREUX, J., BOUCHER., M., et M. FRASER. (2017). « Looking at the One and Only: The Return of the Single-Work Show ». Stedelijk Studies, no 5. https://www.stedelijkstudies.com

LANGLOIS, É. (2015). « La cybermuséologie et ses nouveaux objets culturels : mise en contexte et études de cas ». Muséologies, Les cahiers d’études supérieures, vol. 7, no 2, p. 73-93.

PUTNAM, J. (2002). Le musée à l’œuvre : le musée comme médium dans l’art contemporain. Paris : Thames & Hudson.